A l'aube du printemps, requinqués après nos actions syndicales de l'hiver où, avec les Jeunes Agriculteurs, nous avons porté nos revendications au plus haut sommet de l'Etat afin de redonner du sens à notre métier. Du sens, de la considération, du revenu, de la simplification. Voilà un résumé simple mais précis de nos revendications.

Aujourd'hui, un constat se dresse et il commence à être amer, où sont passées les promesses ? Perdues dans les méandres de la politique sans doute ? Quand cette crise, déclenchée par une dissolution aussi soudaine qu'inutile, aura vu ses interlocuteurs démissionnaires penser plus à se faire photographier au club France qu'à bosser les dossiers.
La trêve olympique est terminée.

Pour ma part, je l'ai trouvée tellement agréable, inutile de dire que maintenant, il faut que quelqu'un décroche le téléphone. Les sujets sont nombreux et il est inconcevable et méprisant de ne pas avoir de réponses. Quelles mesures d'accompagnement pourront être enclenchées avec cette année météorologique calamiteuse ? Comment expliquer l'imbroglio du règlement des MAEC ? Comment accompagner au mieux nos éleveurs ovins et bovins quand le retour de la FCO se profile et va induire de lourdes pertes à l'élevage.

A tout cela, il nous faut des réponses, le gouvernement et le chef de l'Etat ne peuvent se permettre de jouer plus longtemps à ce jeu de la sourde oreille. Nous avons besoin de réponses et de ne plus, nous, nous poser cette question : « et ils sont où ? »

Des lois permettant de donner un cap clair et précis dans l'objectif de nos actions hivernales contenant ces trois piliers : rémunération, simplification et respect de la profession, doivent être votées. Nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre car le retour des jacqueries, ces révolutions paysannes, pourrait se faire plus vite que prévu...

 

Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges